Félicien Rops

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Créée pour illustrer Son Altesse la femme d’Octave Uzanne, La Dame au Pantin est un exemple graphique des thèmes qui caractérisent l’œuvre de Félicien Rops (1833-1898). 

Au diapason des angoisses de la fin du XIXe siècle, l’artiste s’attache à illustrer la domination féminine par des images extrêmement saisissantes. Cette marionnette disloquée, dépourvue de toute résistance dans les mains de la femme, en est l’un des meilleurs exemples. 

Le dessin marque un tournant dans l’œuvre de Rops car il est parsemé de motifs symboliques et mythologiques, le plaçant ainsi dans la sphère d’influence symboliste. 

Dessin
Aquarelles et crayon de couleur sur papier
38,5 x 26,5 cms
Acquisition du fonds du patrimoine, 1997
Musée Félicien Rops, Namur

La dame au pantin

Au lieu de la prostituée ou de la «jupe légère» qu’il avait dépeinte de manière réaliste auparavant, Rops s’est inspiré de la littérature fin de siècle, dans laquelle de nombreux auteurs décrivaient l’emprise d’une femme sur un homme jusqu’à ce qu’il ne devienne plus qu’une marionnette pathétique entre ses griffes. . La femme fatale du XIXe siècle entraîne l’homme vers une chute inéluctable. « Les Dames au Pantin » répond au vœu exprimé par l’écrivain Octave Uzanne (1851-1931) qui voulait révolutionner l’édition du livre dans les années 1880.

Bien qu’assez méconnu du grand public aujourd’hui, l’auteur est à cette époque au sommet de sa gloire et fait de Rops son alter ego artistique. Ils partagent la même volonté de créer un livre qui ne soit plus seulement un objet, mais un « objet d’art » total dans lequel le texte, l’illustration, la typographie, le choix du papier et la reliure sont soigneusement pensés comme un entier et conçu comme une œuvre d’art complète.

La marionnette est clairement l’allégorie d’un homme manipulé, habillé en bouffon de cour. L’éventail, symbolisant la superficialité et la frivolité féminine, complète le tableau. Elle tend une marionnette qui ne laisse aucun doute : c’est le bourgeois du XIXe siècle, vêtu d’un costume noir, avec un chapeau haut de forme et un monocle… Des pièces d’or tombent de son ventre dans une cuvette autour de laquelle le serpent de la tentation est enroulé. La femme, dominatrice et intéressée, assiste, amusée, au sacrifice de cette marionnette… « Ecce Homo » (« Voici l’homme »), dit le bas-relief de l’autel.

La collection digitale

Près de 139 ans après la création de la troisième « Dame au pantin », ce chef-d’œuvre de l’artiste symboliste est mis à disposition en tant que collection numérique exclusive. 33 exemplaires numériques uniques seront disponibles à l’achat grâce à la technologie blockchain, permettant de certifier le nombre d’œuvres numériques mises sur le marché sous forme de jetons non fongibles (NFT). Chaque œuvre numérique sera vendue au prix de 500 euros et donne accès à une série d’autres avantages au-delà du plaisir de collectionner cette pièce.

Benefits

  • Accès à l’oeuvre numérique en haute définition (2093x2999px, pour un usage privé)
  • Une vue haute définition depuis l’oeuvre pour la découvrir sous un autre angle (usage privé), que nous appelons ‘video travelling’. 
  • Invitation au Château de Thozée pour une conférence privée avec Véronique Carpiaux (Conservatrice du Musée Rops) et le Professeur Denis Laoureux.
  • Certificat LOGION de l’œuvre numérique.
  • Vidéo exclusive de 20 minutes (en français avec sous-titres EN) avec Véronique Carpiaux (Conservatrice du Musée Rops).
  • 80% des revenus de cette collection seront dédiés au financement d’une partie de l’extension du musée, permettant au Musée ROPS d’exposer davantage d’œuvres de l’Artiste ainsi que d’offrir de nouveaux espaces au public.
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About the artist

« Je passe mon temps à me contenir et j’ai une furieuse envie de briser ce carcan de conventions dont se servent les sociétés civilisées pour brider les natures primitives. […] Partir loin du monde « comme il faut » et enfin vivre ma vie dans l’effervescence et le mouvement. » 

A 18 ans, le jeune artiste assoiffé de liberté quitte Namur pour Bruxelles. Il fonde une revue, L’Uylenspiegel, journal des ébats artistiques et littéraires (1856-1863), dans laquelle il produit des caricatures ironiques et cyniques des classes sociales, des artistes de son temps et des événements politiques. En 1864, Félicien Rops rencontre Charles Baudelaire pour qui, en 1866, il réalise le frontispice des Épaves, recueil de poèmes censurés des Fleurs du Mal, s’inspirant de l’univers du poète. En 1874, il s’installe à Paris. Il y est sollicité comme illustrateur par les plus grands écrivains de sa génération : Barbey d’Aurevilly, Mallarmé, Péladan, Verlaine, etc. Son abondante correspondance (environ 4 000 lettres enregistrées) est une source inépuisable d’informations sur ses questionnements, ses doutes, ses forces vives, mais aussi sur la vie artistique au XIXe siècle. Grand voyageur (Hongrie, Scandinavie, Etats-Unis, Afrique du Nord, Espagne, etc.), graveur et dessinateur investi, peintre quand il en a envie, sportif passionné, Félicien Rops a développé à son époque de nombreux talents et démarches.